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Elle se fait amputer des quatre membres suite à une IVG !

Au cœur d’une décision judiciaire qui ébranle le monde médical, deux praticiens du CHU de Bordeaux ont été relégués au banc des accusés, puis condamnés à une peine de prison avec sursis. Ce verdict fait suite à une tragédie qui a bouleversé l’existence de Priscilla Dray, une femme contrainte de vivre sans ses quatre membres après une intervention chirurgicale, l’IVG, qui a mal tourné. Le tribunal a tranché : si les médecins n’ont pas causé l’infection qui a conduit à son amputation, ils ont fauté dans le diagnostic et le traitement urgent qu’exigeait la situation.

L’état de Priscilla Dray se détériore

En 2011, Priscilla Dray, alors âgée de 36 ans, subit une IVG au CHU de Bordeaux. Suite à l’opération, elle ressent une fièvre intense et contacte les urgences. C’est le début d’un enchaînement fatal d’erreurs médicales. Une interne, alarmée par les symptômes, suspecte un syndrome infectieux. Cependant, le médecin consultant minimise ses inquiétudes et décide de ne pas prescrire d’antibiotiques ni de maintenir la patiente sous observation. L’état de Priscilla Dray se détériore, l’observant elle-même passer des heures d’angoisse sur un brancard dans les couloirs de l’hôpital, avant d’être finalement prise en charge alors que sa condition est critique. Plongée dans un coma artificiel, elle lutte entre la vie et la mort. Bien que sa vie soit sauve, l’issue est dévastatrice : Priscilla Dray est amputée des quatre membres.

L’équipe médicale en poste ce jour fatidique a été mise sous les projecteurs lors du procès

L’équipe médicale en poste ce jour fatidique a été mise sous les projecteurs lors du procès. Si le CHU de Bordeaux s’est vu exonéré, deux médecins ont été déclarés responsables non de l’infection en elle-même – une infection au streptocoque de type A exceptionnellement grave – mais de l’absence de soins appropriés au moment critique. Ils écopent de six et neuf mois de prison avec sursis et d’une amende de 8000 euros chacun. S’y ajoute l’obligation de couvrir les frais de justice de la victime à hauteur de 10.000 euros.

Cette affaire, au-delà de la reconnaissance du préjudice subi par Priscilla Dray, soulève d’importantes questions éthiques et professionnelles sur les responsabilités des soignants et les failles possibles dans le système de santé. Elle interpelle également sur la nécessité d’une vigilance accrue dans le suivi des patients post-opératoires, où chaque minute compte.

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